Guerre en Ukraine : Moscou célèbre ses annexions, Poutine sollicite un ex-lieutenant de Prigojine... Le point sur la situation

par M.L (avec AFP)
Publié le 30 septembre 2023 à 9h34

Source : TF1 Info

Des milliers de Russes ont célébré vendredi l'annexion autoproclamée de quatre territoires ukrainiens, librement validée par les habitants sur place selon Vladimir Poutine.
Le président russe a par ailleurs demandé à un ancien lieutenant d'Evgueni Prigojine de former des volontaires pour combattre en Ukraine.
Le Comité international paralympique a autorisé les Russes et Biélorusses à participer sous bannière neutre aux Jeux paralympiques de 2024 à Paris.
Retour sur les évènements marquants des dernières 24 heures du conflit.

La Russie célèbre ses annexions autoproclamées. Des milliers de personnes sont rassemblées vendredi sur l'emblématique Place Rouge, à Moscou, pour célébrer lors d'un concert le premier anniversaire de l'annexion revendiquée par la Russie de quatre régions d'Ukraine, Zaporijia et Kherson (sud) et Donetsk et Lougansk (est). Le Kremlin avait proclamé en septembre 2022 cette annexion de territoires qu'elle ne contrôle que partiellement, à l'issue de "référendums" non reconnus par la communauté internationale. Les combats y font toujours rage et l'armée ukrainienne a lancé une contre-offensive.

Vladimir Poutine n'était pas attendu sur la Place Rouge mais il a pris la parole dans la soirée, affirmant que les Ukrainiens de ces régions ont pu choisir librement de rejoindre la Russie lors de ces "référendums". "Le peuple a pris cette décision consciente, longuement attendue et véritablement populaire", a-t-il déclaré, une vidéo à retrouver en tête d'article. Il a aussi accusé les "nationalistes" ukrainiens et "leurs patrons occidentaux" d'avoir "essayé de les intimider, de leur retirer le droit de déterminer leur propre avenir et leur destin"

Londres punit des scrutins organisés par les Russes. De son côté, le Royaume-Uni a sanctionné vendredi par des restrictions financières et de déplacement les organisateurs des récentes élections et des "référendums fantoches" il y a un an dans ces territoires ukrainiens dont Moscou revendique l'annexion. "On ne peut pas tenir d'élections dans le pays de quelqu'un d'autre", a déclaré dans un communiqué le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly. Parmi les onze nouvelles cibles des sanctions britanniques figure notamment la Commission électorale centrale russe (CEC). "Le Royaume-Uni ne reconnaîtra jamais les revendications de la Russie sur le territoire ukrainien", a ajouté le ministre.

Un fondateur de Wagner bientôt dans l'armée russe ?

Nouvelle salve de drones ukrainiens. Le ministère russe de la Défense a affirmé vendredi avoir abattu au cours de la nuit onze drones ukrainiens au dessus de son sol, en particulier au niveau de la région de Koursk, limitrophe de l'est de l'Ukraine. Un gouverneur local a fait état d'un poste électrique endommagé par un de ces engins dans un village russe proche de la frontière ukrainienne. Le ministère a aussi annoncé avoir détruit deux drones ukrainiens au-dessus de la région voisine de Belgorod. Depuis que Kiev a lancé sa contre-offensive début juin, la Russie a essuyé des vagues d'attaques de drones qui ont sporadiquement endommagé des bâtiments, y compris à Moscou.

Un ex-combattant de Wagner prisé par le Kremlin. Vladimir Poutine a demandé à un ancien lieutenant d'Evguéni Prigojine, patron du groupe Wagner tombé en disgrâce aux yeux du président russe et mort dans le crash de son avion fin août, de former des volontaires pour combattre en Ukraine, selon la présidence russe. Andreï Trochev, souvent décrit comme l'un des fondateurs du groupe paramilitaire, "connai(t) les questions qui doivent être résolues à l'avance pour que le travail de combat se déroule de la meilleure façon et avec le plus de succès possible", a fait valoir le président russe. Une demande montrant encore un peu plus l'intégration des anciens combattants de la milice au sein de l'armée russe.

Russie : Poutine recrute un ex-proche de PrigojineSource : TF1 Info

Des détenus russes "rachetés" au combat. Le président russe a par ailleurs estimé vendredi que les repris de justice recrutés dans les prisons et qui sont morts par milliers sur le front en Ukraine avaient "racheté" leur dette envers la société. "Ils sont morts. Nous sommes tous des êtres humains, chacun peut faire des erreurs, ils en ont fait. Ils ont donné leur vie pour leur patrie et se sont rachetés au maximum", a-t-il déclaré, promettant d'"aider leurs proches". Des dizaines de milliers de détenus ont été recrutés pour le front dans les prisons russes, contre une promesse de libération, après le début de l'assaut en février 2022.

Les Russes autorisés sous bannière neutre aux Jeux paralympiques de 2024

Les compétitions sportives à l'heure de la guerre. Les Russes et Biélorusses pourront participer sous bannière neutre et strictes conditions de neutralité aux Jeux paralympiques de 2024 à Paris, prévus du 28 août au 8 septembre, a tranché vendredi le Comité international paralympique (IPC). Une décision regrettée par Kiev, qui estime qu'elle "encourage la Russie à augmenter les niveaux de violence de masse en Ukraine", selon les mots du conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak. Le Comité international olympique (CIO), de son côté, n'a encore pris position pour les JO-2024, repoussant sa décision "au moment approprié".

La frontière norvégienne fermée aux véhicules russes. La Norvège a annoncé vendredi qu'elle allait, sauf rares exceptions, fermer sa frontière aux véhicules immatriculées en Russie à compter de minuit dans la nuit du 2 au 3 octobre, un durcissement supplémentaire dû à la guerre en Ukraine. Les deux pays partagent 198 kilomètres de frontière terrestre dans le Grand Nord ainsi que le poste-frontière Storskog-Boris Gleb qui, au sein de l'Espace économique européen, est le dernier point de passage encore ouvert aux Russes disposant d'un visa touristique. Elle imite ainsi une mesure déjà prise par les pays de l'UE limitrophes de la Russie. Moscou, de son côté, a dénoncé des restrictions "absurdes".

Plan suisse pour le déminage. La Suisse a indiqué vendredi qu'elle allait consacrer 100 millions de francs, l'équivalent de 103 millions d'euros, au déminage de l'Ukraine sur la période 2024-2027. Cette enveloppe permettra de fournir du matériel et former les démineurs ukrainiens à des fins humanitaires, a annoncé le gouvernement fédéral. "L'Ukraine est aujourd'hui considérée comme l'un des pays où il y a le plus de mines et d'engins explosifs au monde", a justifié Viola Amherd, la ministre de la Défense.

Divisions au sein de l'UE. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, réticent à accueillir l'Ukraine dans l'Union européenne, a mis Bruxelles en garde vendredi contre l'ouverture de discussions d'adhésion en raison des nombreuses incertitudes liées à l'invasion russe. "Est-il approprié de démarrer des négociations avec un pays en guerre ?", a déclaré le dirigeant nationaliste lors d'une interview radiophonique. "Nous ne connaissons pas les dimensions du territoire du fait de la guerre en cours. Ni la taille de sa population vu le flot de réfugiés", a-t-il souligné. La Hongrie entretient des relations tendues avec Kiev : bien que membre de l'Otan, elle refuse de fournir toute contribution militaire et maintient des liens avec le Kremlin.


M.L (avec AFP)

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